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II – Pourquoi la certification et son déroulement

Serge-Pelletier

Par Serge Pelletier, SFG I

C’est début 2014 que j’ai formé le projet un peu fou de tenter de passer la certification du niveau I. Comme j’avais observé que j’étais physiquement capable de réaliser l’épreuve reine des Snatches, la difficulté était de l’affronter dans le cadre de la certification.

Une certification dure en effet trois jours, les deux premiers étant consacrés au perfectionnement des techniques sur l’ensemble des exercices de base avec Kettlebells, le troisième, aux épreuves d’évaluation. Le projet s’est transformé en objectif lorsque je me suis inscrit à la certification programmée le premier weekend de juin en Italie. Alexey m’avait dit qu’il y serait pour encadrer.

Le raisonnement a été :  » J’ai 41 ans, c’est peut être la seule occasion de ma vie que j’aurai de vivre cette expérience. Cela donne un objectif à mon entraînement, comme lorsque je prépare un examen pour mes dans en karaté. Donc je me prépare sérieusement comme pour un examen aux dans et je donne ce que j’ai. Au mieux, j’y arrive, au pire, j’aurais vécu une super expérience ».

J’ai donc continué à me préparer sérieusement. J’ai refait deux stages (le niveau IV et le stage de préparation des Moniteurs). J’ai vu plusieurs fois Alexey le weekend pour quelques corrections techniques. Et patatras, juste après le stage niveau IV (début avril 2014), je me suis blessé à l’épaule gauche.

Impossible de faire un Press sans me faire mal. J’ai malgré tout continué à m’entraîner en faisant tous les mouvements qui n’étaient pas douloureux en espérant que ça se remettrait pour le weekend de la certification.

Après plusieurs semaines, j’ai fini par consulter un médecin qui après une échographie, m’a prescrit des séances de kiné et une infiltration. Compte tenu de la proximité de l’échéance, l’infiltration ne servait à rien. J’ai donc fait les séances de kiné. L’objectif était de maintenir le cap sans travailler le Press pour me préserver pour l’épreuve d’examen sur cet exercice : après tout, je n’avais que 5 reps à faire.

Je me suis dit : « Tant pis, j’irai à fond, quitte à me faire mal mais je ferai ces 5 Presses. Je les ai faits à de multiples reprises, il n’y a pas de raison qu’au mental, je n’arrive pas à les refaire, même si j’ai mal”. Aucun des autres exercices, y compris le Snatch, ne me faisait mal. J’ai fait un test blanc réussi sur les Snatches avec Alexey 2 semaines avant. C’était donc jouable. C’est donc remonté comme un coucou que je suis arrivé en Italie début juin.

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Le premier jour, après les inscriptions sur place, la pesée et la remise du manuel d’instructeur certifié, venait la première épreuve : celle des tractions. Sur le papier, c’est plutôt facile : 5 répétitions. Mais Hardstyle (c’est-à-dire, immobilisation totale en bas, bras tendus, pendant une à deux secondes et maintien une à deux secondes en haut), c’est nettement plus compliqué, d’autant plus que c’est l’examinateur qui donne le signal de la montée et de la descente et que je n’avais plus fait de tractions depuis plusieurs semaines à cause de mon épaule.

Mais remonté comme je l’étais et encouragé par Alexey qui me disait que je n’avais aucun souci à me faire au regard de ma préparation, elles sont passées comme une lettre à la poste.

Ensuite, les (environ) 80 candidats à la certification ont été répartis en quatre groupes, chacun dirigé par un Team Leader parmi lesquels quelques sommités de l’organisation StrongFirst : Mark Reifkind, Fabio Zonin, James Breese, et, last but not least, Alexey. Chaque Team Leader était, pour les besoins de la pratique en groupes, flanqué de 4 assistants. Au cours de la première journée, je me sentais un peu en décalage sur le plan physique avec les autres candidat(e)s. La plupart d’entre eux étaient coachs sportifs, instructeurs de Cross Fit, travaillaient dans le fitness, etc. Donc tous bien « fit », c’est à dire musclés et plutôt secs. Moi, qui suis costaud mais avocat de profession, je suis plutôt « fit » par rapport à mes congénères mais comme un quarantenaire dont ce n’est pas le métier…

Cela dit, j’ai observé qu’à mesure du déroulement des journées, tout le monde s’est retrouvé sur le même plan quant à la fatigue, aux petits bobos, aux nerfs qui lâchent, etc. De mon côté, j’ai survécu sans être un professionnel et en dépit d’une épaule à surveiller de près. Les épreuves sont donc réalisables pour tout individu motivé et qui s’est préparé sérieusement.Il était également intéressant de constater que beaucoup de candidats étaient des candidates. Je dirais, environ 30%. Comme quoi, l’entraînement à la force et son enseignement (puisque c’est bien l’objectif de la certification) ne sont pas l’apanage exclusif des mâles Alpha !

Il y avait là beaucoup d’Italiens. Mais les candidats venaient de pays divers. Tchéquie, Hongrie, Grande Bretagne, Luxembourg (Lionel, si tu nous lis ;)) et France, bien sûr (encore que j’étais le seul en dehors d’Alexey). De même, certains instructeurs venaient des États Unis (Mark), de Hongrie, d’Israël, de Croatie, etc. La rencontre et la discussion, même rapide, avec des gens de tous ces pays a déjà été, en soi, une expérience très enrichissante.

L’enseignement était donc dispensé en anglais avec des traductions intercalées en italien (puisque la majorité des candidats étaient Italiens). La langue « officielle » de StrongFirst étant l’anglais, assister à un tel weekend de certification suppose donc a minima un bon niveau de compréhension. Ensuite, le contenu de l’enseignement était, bien sûr, la perfection des différents mouvements avec, en plus, leurs variations en unilatéral ou avec deux Kettlebells, c’est à dire : Swing, Clean, Squat, Relevé avec Kettlebell (Turkish Get Up, TGU), Press, Snatch.

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Le déroulement des journées se passait de la manière suivante :

  • enseignement « magistral » avec un Master SFG (Mark ou Fabio, selon le cas) sur les éducatifs d’un mouvement ; pendant les enseignement magistraux j’ai pris pas mal de notes qui me serviront pour ma propre pratique ou pour la correction des autres, si j’en ai l’occasion ;
  • à chaque étape, nous pratiquions en groupe avec notre Team Leader et ses assistants qui passaient parmi les candidats et corrigeaient la technique. De ce point de vue, l’organisation est vraiment efficace puisque, à raison d’un Team Leader/assistant pour trois/quatre candidats, chacun a systématiquement bénéficié du regard d’un instructeur sur chaque évolution ;
  • nous finissions chaque étape par un « workout » d’une vingtaine de minutes.

Autant dire que les journées étaient bien intenses !

A la fin du deuxième jour, Fabio a exposé ce qu’est la communauté StrongFirst pour que l’ensemble des candidats sachent ce qu’ils s’apprêtaient à rejoindre, passées les épreuves du lendemain. Le propos qui m’a le plus marqué est le suivant. Fabio a raconté qu’après sa première certification, il envisageait un road trip aux États Unis. Ne voulant pas arrêter son entraînement pendant le voyage, il a demandé à Pavel s’il pouvait aller voir les instructeurs certifiés dans ses villes-étapes pour s’entraîner dans leur « gym ». Pavel lui a dit que non seulement il le pouvait mais qu’en plus, les membres de la communauté le recevraient comme s’il était de leur famille et comme ils aimeraient que Fabio les reçoive s’ils venaient le voir en Italie.

Fabio nous a confirmé avoir été reçu de la sorte par chacun de ceux qu’il a rencontrés. C’est le sens de la « fraternité de fonte » (brotherhood of iron) qui décrit la communauté StrongFirst sur son site Internet : un groupe de gens passionnés par le développement de la force et son enseignement en tant qu’aptitude physique fondamentale à améliorer et prêts à s’entraider les uns les autres dans leur quête, d’où qu’ils viennent dans le monde.

Puis, dans la soirée, la plupart des stagiaires se sont retrouvés pour un repas gargantuesque dans un restaurant de Vicence. Ca a été un moment plutôt sympathique de détente, le calme avant la tempête des épreuves qui commençaient le lendemain à 9h.

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A suivre la partie III – Les épreuves…